En classant mes notes de
préparation à la table ronde du club Urba-EA portant sur la thématique de l’« organisation
et des acteurs de la gouvernance de l'information et des données », il me
semble intéressant de partager trois idées.
- La première est qu’il n’y a pas de modèle de gouvernance universelle. Un
modèle de gouvernance doit se déployer et s’appréhender dans une stratégie ou
un contexte business.Par exemple, pour des
sociétés opérant dans un environnement à forte réglementation comme les banques via
MIF2, PRIIPs, DSP2, finalisation Bâle 3, RGPD, …, il faudra des processus
permettant de standardiser, gouverner les accès, identifier les sources de
vérité, … et une organisation humaine dont les rôles sont très finement
définis. D’ailleurs, la présentation réalisée par la BNP sur sa gouvernance
lors de ce club en est une belle illustration.De plus, une stratégie
analytique pourrait comporter une composante forte sur la détection des fraudes.
En revanche, pour les sociétés œuvrant sur des marchés moins matures ou en
conquête de part de marché, il faudra que la gouvernance soit la plus agile possible
dans l’optique de favoriser les usages mais aussi de mesurer en continu le
niveau de satisfaction des clients. Celle-ci
devra (pourra ?) être durcie et enrichie dans une phase de stabilisation
de l’activité.
- La deuxième est que l’écosystème des données s’enrichit au travers de
l’hybridation des systèmes d’information (cloud) et de l’arrivée de
l’API-sation. Le système d’information d’une entreprise est maintenant ouvert
sur l’extérieur au travers de nombreuses briques digitales (Data Management
Plateform, CRM, Analytics, …) et d’échanges de données au travers de services.
Un système de gouvernance doit se penser de manière globale quitte à le
décliner par étape en fonction des risques identifiés. De ce fait, la transformation
numérique impose aussi à la gouvernance un changement culturel !
- La troisième est que la donnée n'est pas qu’une affaire de « Chief Information
Officer » ou de « Chief Data Officer ». Un point qui peut
parfois sembler trivial à énoncer mais la donnée ne se limite pas à de la
modélisation, à du stockage, … ou à des outils. Il est important de garder à
l’esprit que la valeur de la donnée se trouve uniquement dans son activation. Il faut donc au maximum en démocratiser et en
favoriser son usage dans toute l’organisation dans le respect des
réglementations et de l’éthique bien évidemment.
En conclusion, et pour votre
entreprise, quels sont les enjeux portés par la stratégie autour des données ?
Diminuer le temps de création des produits ? Gagner en agilité et en
productivité ? Développer les usages autour de la robotisation ou l’intelligence
artificielle ? Développer le business ? Respecter uniquement la
réglementation ?