Affichage des articles dont le libellé est GuestToGuest. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est GuestToGuest. Afficher tous les articles

20 mars 2015

La consommation collaborative.


La consommation collaborative est un nouveau  mode de consommation, non plus basée sur la possession d’un bien mais sur la valeur de son usage.  Ce terme dû à Ray Algar  est apparu avec l’avènement des nouvelles technologies et d’internet qui ont fluidifié les échanges entre les consommateurs. La consommation collaborative repose d’une part, sur les systèmes « pair à pair » qui permettent de mettre en relation la masse des personnes qui recherchent un bien, un service, un échange de savoir, … avec ceux qui le proposent et d’autre part, sur les systèmes de réputation qui sont sensés amener la confiance nécessaire aux échanges entre inconnus. Ce parangon met donc en œuvre une horizontalité dans les  échanges : les acteurs sont à la fois consommateur et producteur.
Illustrons ces propos, avec des sociétés françaises dont le  modèle économique repose sur la consommation collaborative :
BlaBlaCar :
Effectif 110 personnes – présent dans 10 pays – 10 Millions de membres - 1 Million de personnes transportées par mois en Europe.
Sa proposition de valeur consiste en la mise  en relation des conducteurs qui voyagent avec des places libres avec des passagers recherchant des voyages.
Les passagers achètent leurs billets en ligne et le site reverse l’argent au conducteur après avoir prélevé une commission sur le prix du covoiturage.
Koolicar :
Effectif : environ 10 personnes - présent dans une douzaine de villes françaises – l’objectif à court terme est de proposer 6000 véhicules.
Sa proposition de valeur est d’offrir la possibilité aux particuliers de louer leur propre voiture, sans échange de clés via la KoolBox, d’une heure à quelques jours.
Le service inclut le carburant, l’assistance et l’assurance via la MAIF.
GuestToGuest :
Effectif 7 personnes -  56000 maisons disponibles dans 170 pays – Les objectifs sont pour 2015, d’atteindre la rentabilité et pour 2018 est d’avoir un million de membres.
La proposition de valeur se décline sur la possibilité offerte aux membres de laisser gratuitement leur maison pendant qu’ils partent en vacances, engrangeant des points qu’ils pourront réutiliser ensuite pour se loger chez quelqu’un d’autre sans débourser un centime (système proche du Couchsurfing). La société se rémunère grâce aux commissions de 3,5% prélevées sur la caution optionnelle que les propriétaires peuvent demander.  Ce choix est effectué par 80% des propriétaires.   
KissKissBankBank :
Effectif moins de 20 personnes – CA 2014 : 900 000 euros - 31 2000 inscrits – entre 2010 et 2014, plus de 9300 projets ont été présentés dont un peu plus de 5000 ont atteint leur objectif financier.
Sa proposition de valeur se matérialise par la possibilité offerte aux internautes de participer au financement, avec ou sans contrepartie, d’un projet créatif (musique, film/vidéo, spectacle vivant) pré sélectionné par les gestionnaires du site.
Il est à noter que le site a levé 2,1 millions d’euros auprès de XAnge Private Equity dont un des partenaires industriels est la GMF.
Prêt d’union :
Effectif 100 personnes – Volumétrie des prêts au 1er février 2014 : 60 Millions  d’euros.
Sa proposition de valeur est de gérer la  relation entre des prêteurs et des emprunteurs qui souhaitent obtenir un crédit à la consommation sur une durée de 2 à 5 ans. Le gestionnaire centralise les sommes apportées qui servent à financer les dossiers validés par la plateforme.
Il est à noter que  le Crédit Mutuel Arkéa (34,9%) et AG2R La mondiale (2,9%) sont actionnaires de la société.
Le mode de l’assurance voit lui aussi apparaître de nouveaux acteurs basant leurs offres sur la consommation collaborative. Par exemple, sur le marché français la start up insPeer propose de constituer une communauté d’utilisateurs qui interviendra lors d’un sinistre d’un de ses membres pour couvrir le montant de la franchise des contrats d’assurances.
Mais d’autres sociétés ont développé des offres plus larges basées sur la consommation collaborative, par exemple la société Friendsurance en Allemagne distribue des contrats habitation, responsabilité civile et accompagnement juridique ou bien la société jFloat au Royaume-Unis positionnée sur les contrats automobiles. Leurs modèles reposent sur la constitution d’une « mutuelle » d’amis dont chaque « sociétaire » s’engage à participer au remboursement d’un sinistre affectant un autre membre du réseau à hauteur d’un montant prédéterminé. En conséquence, le groupe  affecte une somme pour créer un filet de sécurité. Et, en plus, pour les cas où ce montant ne serait pas suffisant, l’entreprise souscrit, moyennant une prime, une assurance complémentaire auprès d’une compagnie traditionnelle. Ainsi la mise en place de ce système devrait d’abord limiter le nombre de petits sinistres qui sont souvent coûteux pour les compagnies d’assurances et, comme les clients arrivent avec leur réseau, diminuer les frais engagés pour capter des nouveaux assurés. Ensuite, la composante communautaire devrait conduire à une meilleure responsabilisation des assurés aussi bien dans leurs comportements que  dans leurs recours à l’assurance réduisant ainsi l’aléa moral. Et enfin, avoir une influence positive sur le risque de fraude : ce n’est plus l’assureur qui est arnaqué mais le réseau ! Au total, d’après les estimations de jFloat le montant des primes pourrait être réduit d’au moins 50% !
En guise de conclusion, les exemples précédents montrent que la consommation collaborative repose sur la mise en réseau par le numérique des consommateurs (web 2.0). Ces réseaux peuvent être constitués de  personnes qui se connaissent ou, le plus souvent, d’inconnus. Dans ce dernier cas, la confiance amenée par la réputation des acteurs est un facteur clé  pour  intensifier ce mode de consommation. C’est pourquoi des sociétés se positionnent sur ce créneau. C’est ainsi que La Poste offre un service d’identité numérique vérifiée (INV) ou bien la société FidBacks propose la mise en place d’un profil unique utilisable sur les différents sites.




Mais ceci fera l’objet d’un prochain post !

Les sources: Wikipédia, Challenge, L'argus de l'assurance, "La nouvelle société coût marginal zéro: l'internet des objets, l'émergence des communaux collaboratifs et l'éclipse du capitalisme" Jeremy Rifkin et Paul Chemla, Libération, Blog "C'est pas mon idée",...