30 avr. 2018

Vous avez dit "Atomic Design" ?

Logo sur la thèmatique de l'Atomic Design - @2018 XIY
@2018
Comment créer des interfaces utilisateurs cohérentes le plus rapidement possible tout en limitant les efforts de maintenance ? Brad Frost essaye d'apporter une réponse au travers de sa méthode "Atomic Design" disponible en ligne ici
Cette méthode aujourd'hui source de buzz s'inspire de la chimie du vivant. Elle repose donc sur les concepts d'atomes, molécules, organismes, modèles (templates) et pagesIllustrons quelques concepts :
Atomic Design - Brad Frost
Atomic Design 2016

  • Un atome représenterait un élément HTML basique comme un champ de saisie, un bouton, une étiquette de champ, ...
  • Une molécule pourrait être constituée d'une étiquette, d'un champ de saisie ainsi que d'un bouton,
  • Un organisme symboliserait par exemple un bandeau de recherche souvent présent dans les sites, 
  • ... 

C'est une approche de construction ascendante (Bottom-Up) se prêtant facilement à du test multivarié (MVT). De plus, elle entérine le fait que la page n'a plus de sens aujourd'hui puisque les composants doivent pouvoir être affichés dans différents contextes: tablette, portable, ordinateur, ...
Notons que si différentes équipes travaillent simultanément sur le design d'applications, il est nécessaire de mettre en place des processus de synchronisation et de partage pour conserver une expérience utilisateurs cohérente tout le long des parcours.

Bonne lecture !

14 mai 2017

Data Marketing Technologique


Quelles sont les lignes de force qui doivent animer un système data marketing ? Derrière cette question qui pourrait se résumer à un simple sujet technique transparaît en filigrane la stratégie de l’entreprise. Bien évidemment l’objectif de ce post n’est pas de traiter exhaustivement tous les items mais de dégager quelques éléments de réflexions forgées lors des projets ainsi que lors des partages d’expérience.
  • Ouvrons donc avec un premier point : la modestie. A moins que vous travaillez pour Google ou Facebook, la vie digitale de vos clients se fait à 99.99 % en dehors des sites de vos marques... Partant de ce constat, l’expérience que nous devons offrir  quels que soit les points de rencontre se doit d’être irréprochable. Facile à écrire me direz-vous mais comment tenir cette promesse ? Une des pistes de réflexion est d’utiliser la méthode des start-ups en partant toujours des besoins ou des frustrations clients. Une autre piste pourrait être pour conserver une cohérence dans l’expérience proposée est qu’elle soit sous la responsabilité d’une seule personne : le chief experience officer.  
  • Le deuxième point qui en découle est que pour scénariser l’expérience client, il faut connaître ses clients.  Ce qui met en lumière un point central : la connaissance client. Mais que faut-il pour réaliser cette activité ? La réponse est simple : collecter et décloisonner les données quelles que soient leurs provenances briques digitales, patrimoine applicatif, partenaires, … et des talents pour extraire la substantifique moelle! Par exemple, chez Covéa, nous avons mis en place un Data Lab permettant aussi de répondre à ce besoin tout  en gagnant en agilité et rapidité.
  • Le troisième point est de décliner sa feuille de route de façon pragmatique, en commençant petit mais en voyant grand ! De ce fait, les briques digitales implémentées doivent être choisies en fonction de leurs inter connectivité pour répondre à la collecte et l’analyse, le ciblage ou encore à l’activation. Sur ce dernier point, une des caractéristiques importante est que l’activation doit pouvoir se faire en ligne, en mode déconnecté, en temps réel ou différé. Toutefois, dans un environnement technologique progressant rapidement, il vaut mieux choisir une brique couvrant 80 % de ses besoins qu’une brique parfaite à venir ! Ajoutons aussi qu’une des caractéristiques prégnante de son système marketing technologique (MarkTech) est de permettre le remplacement d’une brique logicielle par une autre pour accroître ses capacités si nécessaire (le droit de se tromper). Ce qui m’amène à aborder l’état d’esprit que doit avoir une équipe Mark Tech. Je le caractérise par l’agilité, la disponibilité et le fait de pouvoir échouer mais rapidement (ne pas persévérer dans ses erreurs) et surtout garder à l’esprit que l’on va apprendre en faisant.  
En guise de conclusion, les processus devront être dessinés pour être polymorphe et s’adapter aux attentes prédites de nos clients et aux nouvelles formes d’interface telle que le marketing conversationnel : un beau défi ! Et pour finir, gardons à l’esprit que se ne sont pas les systèmes qui font des bons produits mais les compétences humaines !

14 mars 2017

Data Ethique

Another brick in the data wall: Data Ethique

"La donnée c’est le nouvel or noir du XXI ème siècle !" Cette phrase est sûrement la plus communément entendue ces derniers temps avec l’avènement des architectures Big Data. Bien évidement, c’est comme souvent faire un raccourci un peu rapide : ingérer de la donnée est une chose, la valoriser en est une autre. Actuellement, cette activation est principalement faite à des fins mercantiles. Cependant des femmes et les hommes œuvrant dans ce domaine savent aussi mettre au service de l’intérêt général leurs compétences. Pour illustrer les différentes formes d’actions possibles, je prendrais quelques exemples:
  • Ouvrons avec   Data Kind  qui a un mode de  fonctionnement similaire à Kaggle (plateforme organisant des compétitions de data science sur des sujets proposés et lotis par des entreprises). Son slogan est : "exploiter le pouvoir de la Data Science pour le mettre au service de l'humanité". Le mode hackathon se déroulant sur quarante huit heures se  nomme la plongée dans les données (DataDives). Les principales réalisations concernent la réduction des placements en famille d'accueil pour la fondation  Annie E. Casey Foundation, la prédiction de défaut de paiement pour les micros crédits au Sénégal, …
  • Continuons avec Data For Good. Cette communauté regroupe environ trois cents personnes spécialistes de la donnée allant de l’ingénierie  jusqu’à la data science. Elle mobilise les compétences de ses membres pour résoudre des problèmes sociaux de grande envergure. Citons comme réalisation l’algorithme permettant de prédire la demande pour la distribution alimentaire de la Croix-Rouge en France, l’analyse sémantique pour la santé publique visant à détecter les restaurants insalubres en partenariat avec le Ministère de l’Agriculture, la réalisation d’un outil d’orientation scolaire fondé sur les algorithmes avec l’association Impala
  • Enchaînons avec  Bayes Impact. Cette entreprise technologique à but non lucratif utilise le Big Data pour concevoir des services sociaux. L’effectif est d’une dizaine de personnes. De plus, la société s’appuie sur un réseau de partenaires ainsi que sur des financeurs. L’objectif du fondateur Paul Duan est de créer: "l’ONU de la data science" (en toute simplicité). Les principaux sujets traités abordent la diminution des réadmissions à l'hôpital grâce à la science des données en partenariat avec Sutter Health et Robert Wood Johnson Foundation, Bob Emploi, ...
  • Et pour finir, mentionnons le think-tank Data-pop alliance   positionné sur un mode beaucoup moins opérationnel. Sa devise est : "de promouvoir une grande révolution de données centrée sur les peuples". Son objectif est de développer le Big Data pour le mettre au service de l’humain. Il est à noter que ses recherches portent sur les thématiques des statistiques officielles et démographiques, l’Éthique des données et de l'alphabétisation, ...
En guise de conclusion, n’hésitez pas à parcourir les différents sites ainsi qu’à vous engager à leurs cotés...ou à défaut  à effectuer des dons !

14 févr. 2017

Data Nervosité

Comment un "Executive Order" du président Donald Trump 45ème président des Etats Unis entraine une Data Nervosité en Europe et un questionnement sur le "safe harbor"?

Un Executive Order ?

Avant tout un "Executive Order" est une directive écrite de la main du président des Etats-Unis en tant que dépositaire du pouvoir exécutif.  Ce décret  s'adresse au même titre qu'une loi à toutes les agences administrtatives fédérales. Il est normalement publié pour orienter l'administration dans l'exécution des lois ou bien pour faire face à une situation d'urgence en contournant le congrés.
Pour lutter contre l'immigration clandestine aux Etats Unis et surtout celle provenant du Mexique, Donald Trump a signé "l'Enhancing public safety in the interior of the United States". Cette loi inscrite 'dans les règles de la loi applicable de "l'US Privacy Act" peut se résumer un peu caricaturalement par "pas de vie privée pour les non-americains ou résidents autorisés". Il permet aux agences et notamment à la NSA d'utiliser  en particulier les données des réseaux sociaux pour détecter la présence sur le sol américain de clandestins. Cette étape passe par l'analyse de celle des non citoyens américains et donc de celle des Européens!

Mais que sont ces accords ?

Venons en à la nature de ces accords, leur premier objectif est de poser le cadre du traitement des flux et du stockage des données aux États-Unis par les grandes plateformes Google, Amazon, Facebook, Apple, ... en essayant d'en garantir la confidentialité. Notons que comme l'Europe ne possède pas (encore ?) d'acteurs majeurs, la confidentialité ne joue que dans un sens.
Quels sont ces accords ?
  • Le premier le "Safe Harbor" (Sphère de sécurité) invalidé par la cour Européenne de justice en octobre 2015 arguant du fait des écoutes massives de la NSA concluait que les Etats-Unis n'offraient pas de garanties suffisantes sur la vie privée. Cet arrêt s'appuyait sur les révélations du lanceur d'alerte Edward Snowden (juin 2013). 
  • Le deuxième le "Privacy Shield" (Bouclier de confidentialité)  est en vigueur depuis le 1er août 2016. Il indique que les données relatives aux citoyens européens et stockées aux Etats-Unis doivent bénéficier d'une protection équivalente à celle prévue par la législation européenne. Il est complété par l'EU-US Umbrella Agreement qui est entré en vigueur le 1er février 2017 et qui vise à étendre aux Européens les droits de l'US Privacy Act.
Ainsi sans ce type d'accord les majors américaines devraient faire évoluer leurs architectures techniques, leurs  traitements  ainsi que leurs méthodes de création d'algorithme pour traiter en Europe les données des citoyens européens. Il est à noter qu'une volumétrie importante de données permet très souvent de compenser un modèle moins efficient.

Toutefois ce traité est aussi important pour les Européens.
  • En premier lieu, il permet d'établir de bonnes relations avec les Etats Unis qui étaient sous la précédente mandature très attentive à ce que les géants du digital n'aient pas de contrainte sur leurs activités.
  • En second lieu, les Européens bien qu'ils soient éhontément espionnés sur le volet économique profitent aussi des analyses effectuées sur la sécurité par la NSA.
  • En dernier lieu, l'Europe n'a pas d'offre à proposer en regard de celles des majors.

Quelle position pour les Européens ?
 
La Commission Européenne indique (pense? espère?) que cette directive n'aura pas d'impact pour les Européens car aucun traité EU-UE ne repose sur l'US Privacy Act mais elle précise suivre attentivement ce sujet.

14 janv. 2017

Sommes nous Data Sensible ?


Derrière cette question un brin provocatrice apparaît un sujet régulièrement présent dans l'actualité. Prenons par exemple l'année 2016, la CNIL aura épinglé publiquement les manquements en termes de sécurisation des données d'un acteur du e-commerce (Cdiscount - 19 octobre 2016) et d'un parti politique (Parti Socialiste  - 27 octobre 2016). Quant à l'association Que Choisir, elle aura aussi alerté sur la sécurité et les données personnelles de deux jouets connectés (6 décembre 2016). Dans chacun de ces cas, les faits mis en avant concernent le manque de sécurisation de la connexion reliant le jouet à internet ainsi qu'une collecte sans consentement express des utilisateurs. 
De même, l'étude lancée par l'agence américaine de protection des usagers des services financiers (Consumer Financial Protection Bureau) vise à recueillir les avis des utilisateurs d'agrégateurs de services financiers ou des robo-advisors. Ces applications peuvent être illustrées notamment par les outils:
  • analysant les mouvements sur les comptes bancaires  et catégorisation des dépenses (assurances, nourritures, loisirs,…),
  • optimisant la gestion du budget en fonction de l'historique de consommation et des mouvements sur les comptes  proposant des stratégies d'épargne et des échéanciers
  • permettant de négocier les prêts en fonction de son profil bancaire. 
Cet organisme souhaite s'assurer que les  utilisateurs de ces services ont le contrôle sur l'usage qui est fait des données provenant de leur vie financière. Il ambitionne aussi de s'assurer que la relation n'est pas dissymétrique en défaveur du consommateur.
S'agit-il d'une entorse dans le paradigme communément admis d'un abandon de ses données personnelles contre un service à valeur ajoutée ?
Si nous ajoutons à cela le résultat du baromètre de l'innovation signé Odoxa-Micosoft-L'Usine Digitale qui indique que 74 % des Français n'ont pas confiance dans l'utilisation de leurs données collectées par les applications mobiles, il semblerait que nous ayons une conjonction des planètes pour l'entrée en vigueur du règlement européen le 21 mai 2018 sur les données personnelles (Règlement Général sur la Protection des Données). 
Ce règlement met notamment en exergue  la mise en place de procédure de documentation et de sécurité autour des données. Il est à noter que son non respect pourra conduire à une amende allant jusqu'à 4 % du chiffre d'affaires mondial de la société. En outre, il induit de nouvelles notions comme la protection des données personnelles comme socle de conception des applications (Privacy by Design) ainsi que la capacité à démontrer l'efficacité des mesures a posteriori  (Accountability). Des stratégies devront  être définies pour analyser l'impact sur la vie privée des traitements identifiés comme sensibles, la sécurité des données à caractère personnel devra être renforcée dans le but de conserver leur intégrité et les accès devront être limités aux personnes autorisées. De plus, en cas de faille de sécurité conduisant à un vol ou à une perte de données, la CNIL et le consommateur (parfois) devront en être informés dans les 72 heures. Ceci impliquera la mise en place d'un plan de crise allant au-delà d'une simple gestion d'image. 
Pour finir, la Directive communautaire et le droit français imposaient uniquement que le traitement soit « non excessif »  alors que le prochain règlement indique de se «  limiter au minimum nécessaire au regard des finalités du traitement ».

Un futur possible consisterait à changer la logique de conception des applications en prenant une stratégie moins intrusive en termes de données personnelles  que je nommerais « le slow data ». Cette logique pourrait reposer sur des briques liées à l'intelligence artificielle. Mais ce point fera l'objet d'un prochain post !